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Depardieu demande la condamnation du "Complément d'Enquête" qui l'a "tué" professionnellement
information fournie par AFP 02/10/2025 à 19:47

Gérard Depardieu au tribunal de Paris le 26 mars 2025 ( AFP / Dimitar DILKOFF )

Gérard Depardieu au tribunal de Paris le 26 mars 2025 ( AFP / Dimitar DILKOFF )

L'avocat de Gérard Depardieu a accusé jeudi devant la justice l'émission Complément d'Enquête d'avoir provoqué la chute de l'acteur avec le montage d'une "déloyauté absolue" d'un reportage dans lequel l'acteur tenait des propos graveleux et sexistes, un montage "honnête" et fidèle aux faits, selon les journalistes.

Au cœur des débats tenus en l'absence de Gérard Depardieu devant le tribunal correctionnel: une séquence de moins d'une minute sur les 54 que dure l'enquête "La chute de l'ogre", filmée dans un haras en 2018 en Corée du Nord lors d'un voyage à l'occasion des 70 ans du régime.

Sur ces images de la société Hikari diffusées le 7 décembre 2023 sur France 2, l'acteur tient des propos de nature sexuelle au moment où une fillette à cheval passe à l'écran. Or, affirme la défense de l'acteur et de l'écrivain Yann Moix qui participait à ce voyage, ces propos auraient concerné une femme adulte, que l'on ne voit pas à l'écran.

Les journalistes "ont truqué, tronqué, afin d'obtenir un effet sensationnel", ils ont été d'une "déloyauté absolue" en se livrant à un montage destiné à faire faussement croire que le comédien sexualisait une enfant, accuse son avocat Jérémie Assous.

- "En roue libre"-

Ce Complément d'Enquête a eu "un effet atomique sur Gérard Depardieu" en suscitant "une polémique nationale qui a tué" l'acteur professionnellement, poursuit l'avocat.

Jérémie Assous au tribunal de Paris le 13 mai 2025 ( AFP / JULIEN DE ROSA )

Jérémie Assous au tribunal de Paris le 13 mai 2025 ( AFP / JULIEN DE ROSA )

"C'est Gérard Depardieu qui s'est tué lui-même en se laissant filmer" tel qu'il "est décrit" par les femmes qui le mettent en cause dans le sujet, riposte le présentateur Tristan Waleckx, qui évoque des images montrant un homme "en roue libre". "Ces images racontent le comportement de Gérard Depardieu avec les femmes", plaide le producteur Anthony Dufour, défendant la décision de les diffuser.

Faire des montages, "ça s'appelle la télévision" et en l'espèce celui-ci est "honnête", insiste Tristan Waleckx: "La réalité", dit le journaliste, c'est que sur l'ensemble des images du voyage nord-coréen, Gérard Depardieu "sexualise plusieurs fillettes", pas uniquement dans le haras. De manière générale, "plus d'une femme sur deux croisées" par l'acteur sur ces images en Corée du Nord "étaient l'objet de propos graveleux".

"J'ai fait un montage absolument fidèle", "tous les éléments que j'avais me permettaient d'être absolument certain de ce que j'avançais", renchérit le réalisateur Damien Fleurette.

À Me Assous, qui décèle une volonté de dissimulation derrière le refus de France Télévisions et d'Hikari de remettre l'intégralité de leurs rushs à la justice, Tristan Waleckx oppose le secret des sources et la nécessité de protéger les Nord-Coréens apparaissant à l'image.

Autre angle d'attaque de Me Assous, ces propos auraient été prononcés dans le cadre d'un projet de fiction dont Yann Moix, également absent, était "le réalisateur" quand Gérard Depardieu en était "l'acteur principal", jouant son propre personnage. Une thèse "pas du tout invraisemblable", a plaidé son confrère Étienne Bodéré, citant John Malkovich et Michel Houellebecq qui ont joué leur propre rôle au cinéma, respectivement pour "Dans la peau de John Malkovich" et "L'Enlèvement de Michel Houellebecq".

- Macron "mieux informé que d'autres" -

Charlotte Arnould au tribunal de Paris le 28 octobre 2024 ( AFP / Bertrand GUAY )

Charlotte Arnould au tribunal de Paris le 28 octobre 2024 ( AFP / Bertrand GUAY )

Ce "Complément d'enquête" avait suscité un vif émoi. Outre la séquence contestée, on y entend l'acteur tenir de nombreux propos dégradants pour les femmes lors de ce voyage nord-coréen. La comédienne Charlotte Arnould l'y accuse aussi de l'avoir violée en 2018, et d'autres femmes racontent des agressions sexuelles.

Emmanuel Macron avait volé au secours de celui qui était alors considéré comme un monstre sacré du cinéma français, se décrivant en "grand admirateur". Il avait laissé entendre que les images avaient pu être truquées. Un soutien dont se prévaut Me Assous: "Il est quand même mieux informé que d'autres, le président de la République..."

Le comédien a depuis été condamné au printemps à 18 mois d'emprisonnement avec sursis pour des agressions sexuelles lors d'un tournage - il a fait appel - et a été renvoyé devant la cour criminelle de Paris pour les viols dénoncés par Charlotte Arnould. L'acteur conteste ces accusations depuis sa mise en examen en 2020 et a fait appel de l'ordonnance de renvoi.

Le tribunal s'est aussi penché sur les allégations d'abus de confiance et de travail dissimulé, liées au fait que les journalistes auraient indûment et gratuitement utilisé le labeur de Gérard Depardieu et Yann Moix. Hikari a répliqué en attaquant les deux hommes pour dénonciation calomnieuse, fausse attestation et tentative d'escroquerie au jugement.

10 commentaires

  • 19:32

    Il a raison. Cette émission a été conçue et diffusée pour descendre G. Depardieu. Un guet-apens, une traitrise, qui l'a détruit.


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